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2020.11.26

[Irio Hino, mangaka] “Même si ce n’est pas votre point fort, si vous dessinez avec passion, vous pouvez tout exprimer à travers le manga.”

 

Comme notre nom l’indique, Doujin World est un fervent supporter de la communauté doujin. Nous sommes à but non lucratif et défendons les idéaux des artistes amateurs. Toutefois, les frontières entre le doujin et le monde professionnel devenant de plus en plus ambiguës, nous nous efforçons également de rechercher le point de vue de professionnels.

 

De ce fait, laissez-nous vous présenter… La magnifique mangaka… Irio Hino !!!

 

Irio Hino m’apprend les ficelles du métier de mangaka professionnel

 

“Je vous ai dit d’arrêtez avec le terme “magnifique “! Ce n’est certainement pas ma marque et ça ne me ressemble vraiment pas du tout !”

 

Toutes mes excuses… Passons donc aux choses sérieuses. Avant de devenir professionnelle, étiez-vous active dans la communauté doujin ?

 

 

Une introduction bouleversante dans le monde du manga

“Je n’ai pas fait de choses comme par exemple créer des bandes dessinées doujin pour les vendre au Comiket, bien que les gens dessinent des mangas depuis la nuit des temps. Ceci étant dit, je dessine des mangas depuis que j’ai une dizaine d’années. J’aimais vraiment créer des histoires.

 

Oooh ! Je ne savais pas que vous dessiniez des mangas depuis votre enfance, mais là encore, c’est de là que vient votre talent en dessin

 

“La première fois que j’ai créé une histoire, c’était quand j’avais huit ans. J’ai dessiné un livre d’images. Mon rêve était de devenir romancière et de pouvoir dessiner moi-même les illustrations. A cette époque, je suis allée à des cours de conversation en anglais, et c’est là que j’ai découvert le manga pour la première fois. Je pense que c’était “Ranma ½”. J’ai été étonnée de voir que l’image et l’histoire étaient sur la même page. Et c’est ce que je cherchais ! J’étais totalement fascinée. “

 

Le destin peut-être ? C’est à partir de là que votre passion s’est révélée.

 

“Alors que je vieillissais et je montais dans les classes supérieures à l’école élémentaire, j’ai été choisie au hasard pour être la “responsable manga” de la classe. Mes tâches consistaient à afficher un nouveau manga chaque semaine sur le tableau du fond de la classe. “

 

J’ai une question pour les lecteurs : y avait-il un “poste” comme celui-ci lorsque vous étiez à l’école ? Ce n’est pas notre cas ! Pour un élève du primaire aspirant à devenir mangaka, être sélectionné comme responsable manga de la classe est un peu comme avoir sa propre série hebdomadaire !

 

 

Apprendre à utiliser les outils professionnels d’un mangaka

“A cette époque, je pensais que les mangakas dessinaient avec des stylos, mais un de mes amis m’a dit : ” Les professionnels utilisent des stylos à plume !” Je me suis dit “Quoi? Mais c’est quoi un stylo à plume ?” et j’ai acheté un tas de stylos à plume pour essayer. C’était vraiment difficile à utiliser au début, je ne pouvais même pas tracer une ligne correcte et l’encre coulait partout. C’était assez troublant. “

 

La seule façon de maîtriser les outils de mangaka professionnels est la pratique, la pratique, et la pratique!

 

Et même après tout cela, vous vous êtes entraînée à maîtriser ces instruments sans abandonner. En même temps, vous avez aussi appris à utiliser les tonalités d’écran. En parlant de cela, vous dessiniez quel genre de manga ?

 

“J’aimais les animaux mignons à l’époque… et aussi les Pokémon. Je ne sais pas pourquoi mais je n’étais pas intéressée à dessiner des humains, alors je faisais des choses comme donner des épées à des animaux à quatre pattes. Haha ! Certains de mes amis m’ont dit que j’avais un sens de l’esthétique étrange.”

 

Hein ? Ils marchaient sur quatre pattes, mais en tenant une épée ? Nous sommes très intéressés par cette vision unique du monde, mais c’est vraiment difficile à imaginer.

 

“Je ne pouvais pas vraiment dessiner des humains, alors je me suis entraînée, mais jusque-là, je dessinais exclusivement des mangas dans lesquels ils n’apparaissaient pas. Bien sûr, ce n’était pas terrible, alors j’ai commencé à proposer plus d’histoires qui incluaient des personnes. Même si ce n’est pas votre point fort, si vous dessinez avec passion, vous pouvez tout exprimer à travers le manga.”

 

 

Quels défis avez-vous rencontrés en tant que mangaka ?

Même vous, qui avez vécu une vie faite de manga, avez mentionné qu’il était difficile de se faire une place dans l’industrie.

 

“Après avoir obtenu mon diplôme universitaire, j’ai travaillé comme assistante. J’ai été vraiment surprise de voir la différence entre les manuscrits professionnels et amateurs, c’était le jour et la nuit.

 

Mes mentors m’ont appris à dessiner, c’était original c’est sûr mais ils étaient vraiment gentils et m’ont aidé. Plus que de gagner de l’argent, j’étais motivée à mettre en pratique ce que j’avais appris, quitte même à m’exercer pendant mes jours de congé. C’est grâce à cela que j’ai pu gagner ma vie grâce à mes compétences après mon premier poste.

 

Ceci étant dit, il y avait cette idée préconçue selon laquelle les femmes ne dessinent pas les backgrounds aussi proprement que les hommes simplement parce qu’elles sont des femmes. Je travaillais pour un magazine jeunesse à l’époque. Outre mon mentor qui m’avait donné le poste, il y avait un assistant qui affirmait qu’ ‘il n’y avait aucun moyen” que je puisse dessiner les backgrounds pour mon mentor parce que j’étais une femme, ainsi que tout un tas d’autres choses décevantes.

 

J’y pense sans cesse… et je m’en sers pour dessiner mes propres scénarios de manga. Même après que mon patron m’ait dit que j’étais devenue professionnelle et que j’avais reçu le prix de la recrue de l’année, je suis restée concentrée et je n’ai pas pris la grosse tête.

En tout, j’ai eu 7 projets infructueux. Certaines personnes pourraient penser que c’est beaucoup et d’autres pourraient dire que c’est peu, tout est une question de point de vue.”

 

Je pense que nous devons tous réfléchir au processus de pensée “Parce que c’est une femme…” et des préjugés que cela engendre.

 

“A cette époque j’étais simplement à la recherche d’un emploi stable. Toutefois, j’ai remarqué que mon poste d’assistante n’était pas pris en compte dans le cadre de mes expériences professionnelles alors que pour les hommes qui avaient occupé le même poste, leur temps d’assistant était pris en compte.”

 

À gauche : Mai Tsurugina. auteur d’ouvrages comme “The Chef”, “Female Doctor Reika” et bien d’autres. Le nouveau scénario de M. Tsurugina est utilisé pour alimenter un projet à venir. Hâte de voir ça !

 

 

La vie en tant que Professionnelle

On dirait que vous ayez vraiment persévéré et fait vos preuves malgré les obstacles à franchir en tant que femme.

 

“Bien sûr, tout le monde rêve de dessiner son propre manga et de faire des débuts brillants, mais ce rêve est ce qu’il est : un rêve. Plus que cela, je m’efforce de saisir toute opportunité et de trouver mon propre bonheur et rêve dans chacune d’elle. Je donne tout et profite de chaque seconde. Il se peut bien sûr que ce soit un état d’esprit axé sur l’argent.”

 

Il y a une nette différence entre la communauté professionnelle et la communauté doujin. Continuez à ne faire que ce que vous aimez ou trouver quelque chose que vous aimez ? Cela peut être la différence décisive. Si vous êtes un artiste doujin qui souhaite devenir professionnel, il peut être bon de réfléchir aux paroles de Mme Hino.

 

Merci beaucoup pour l’autographe, Mme Hino ! Nous souhaitons acheter chaque volume de votre manga !

 

 

Les comptes de Irio Hino’s sur les réseaux sociaux :

 

Twitter:@iyo0112

 

LINE MANGA:https://manga.line.me/product/periodic?id=Z0000586

 

 




Writer

Shiro Sato

Ayant démarré une société de production publicitaire en 2010 dont le principal partenaire commercial est une société de vente par correspondance, il se spécialise dans la publicité directe.

Translator

Jessica Iragne


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