2020.07.09
Makoto Yokoyama (Cosplayeuse) : la performance de cosplay va au delà des frontières
Makoto semble pouvoir tout voir, même avec les yeux bandés
Au moment où vous pensez que les ombres se rapprochent, le soleil se met à briller
Étrange… Notre interview avait lieu en pleine journée et, même si le soleil brillait, l’atmosphère était très pesante. Cela devait être un présage car la personne qui est apparue devant nous était Eli Clark, du jeu d’horreur “IdentityV”… ou plutôt la cosplayeuse Makoto Yokoyama incarnant ce personnage. Makoto ne se contente pas simplement d’enfiler un costume, elle devient complètement le personnage. Elle chante et danse même lorsqu’elle cosplay, et justement parce que c’est une vraie “performer”, elle change l’atmosphère d’une pièce dès qu’elle fait son entrée. Son apparence en tant qu’Eli est terrifiante, c’était comme si nous étions sur le point de discuter avec un démon venu tout droit des enfers. Cette femme… voit-elle un autre monde avec ses yeux bandés ?
Puis, lorsqu’elle est arrivée, elle s’est exclamée d’une voix toute enjouée : “Bonjour ! Je suis la cosplayeuse Makoto Yamamoto ! Ravie de vous rencontrer !”
Ce qui a complètement dissipé nos inquiétudes…
Où est passée cette aura effrayante ? Elle répondait à nos questions avec un sourire angélique
Incarner un personnage dans tous les sens du terme : les charmes de la performance de cosplay
Une fois son bandeau retiré, Makoto n’avait plus cette aura effrayante et son maquillage des yeux était sublime. Même si ses yeux sont pour la plupart du temps couverts par le bandeau, l’effort porté sur le maquillage était remarquable, ce qui nous a vraiment impressionné.
Sans plus tarder, passons à l’interview.
“Le nom “Yokoyama” ne fait pas vraiment nom de cosplayeur, n’est-ce pas ? Comme beaucoup, je me suis inspirée de l’une de mes célébrités préférées. En ce qui concerne le prénom, j’ai essayé de choisir une bonne combinaison des caractères qui composent mon vrai nom. J’aime vraiment l’idée de “Makoto”, qui signifie “vérité” et “sincérité”, et c’est pour cette raison que je l’ai choisi. Ce que je fais principalement, c’est de la performance de cosplay. Je fais toujours mon maximum pour devenir complètement un personnage, allant même jusqu’à chanter et danser. Je suis d’ailleurs membre d’un groupe de cosplay et, sur notre groupe de chat en ligne, nous entraidons régulièrement, par exemple : “Je prévois bientôt de faire ceci ou cela, quelqu’un peut-il se joindre à moi ?” Bien sûr, nous organisons aussi de nombreux événements. J’ai déjà réalisé des performances dans des salles de concert, parfois même devant beaucoup de monde, seule ou en duo et, quoi qu’il arrive, je trouve toujours cela amusant ! D’ailleurs, lorsqu’il y a un événement, nous louons un studio de danse pour nous entraîner en amont !”
Il est vrai que monter sur scène et réaliser une performance peut définitivement transformer quelqu’un en un autre personnage. Les yeux de Makoto brillaient lorsqu’elle nous parlait de tout ça.
“Lorsque nous faisons des performances de cosplay, les gens nous voient vraiment comme le personnage que l’on incarne, et cela me rend vraiment heureuse !”
Regardant d’anciennes photos
Née pour être cosplayeuse ?
Comment une personne aussi passionnée par la performance de cosplay s’est-elle retrouvée impliquée en premier lieu ?
“En fait, je n’ai jamais personnellement décidé de me lancer dans le cosplay. C’est juste arrivé.”
Peut-être qu’elle est née pour devenir cosplayeuse. Voici sa réponse quand nous lui avons demandé plus de détails :
“On retrouve souvent des tenues de princesses dans les jouets commercialisés pour les petites filles n’est-ce pas ? J’ai commencé à aimer cela lorsque j’étais au primaire. C’est pourquoi je suis tombée naturellement dans le cosplay sans consciemment y réfléchir. Mais si je devais choisir un moment où j’ai vraiment commencé le cosplay plus sérieusement, je dirai que c’est quand j’ai incarné Inugami de “Guregure! Kokkuri-san”. Je suis allée dans un parc à thème avec mon père et je lui ai fait prendre des photos de moi dans le parc. Je suis vraiment reconnaissante d’avoir des parents qui comprennent ma passion. “
Aussi, dans les magasins de jouets pour enfants au Japon, les rayons sont remplis de costumes de personnages divers et variés. Il semble donc naturel que quelqu’un qui aime ce genre de choses étant enfant puisse se diriger vers le cosplay “sérieux” au fur et à mesure qu’il vieillit.
“C’est pourquoi ça ne choque pas plus que ça mes amis quand ils m’invitent quelque part et que je leur dis que je viens en cosplay. J’en ai d’ailleurs même converti quelques uns (rires). Je fais du cosplay depuis que je suis au collège, ça fait juste partie de ma vie maintenant. “
Avec une si longue histoire de cosplay dans sa vie, il n’est pas surprenant que l’expérience de Makoto en grandissant en tant que fille ait été un peu différente.
“Beaucoup de filles se mettent à aimer le maquillage au fur et à mesure qu’elles grandissent. Il y a beaucoup de tendances, comme le maquillage naturel, le style dit “gyaru”… mais pour ma part, avant même de commencer par cela, je pratiquais le maquillage de cosplay. Je pense que c’est le contraire de tout le monde (rires). Pour contrebalancer avec la couleur et le volume des perruques que je porte, j’ai tendance à utiliser du maquillage pour faire vraiment ressortir mes yeux. En revanche, je ne suis vraiment pas douée pour le maquillage quotidien régulier… (rires)”
Vous n’avez pas besoin de mots pour partager votre passion avec quelqu’un
Plusieurs rencontres fatidiques et expériences intéressantes ont contribué à l’entrée du cosplay dans la vie de Makoto. L’un des souvenirs le plus marquant est un événement organisé à Ikebukuro pour Halloween.
“Récemment, beaucoup de gens du monde entier viennent au Japon pour voir et faire du cosplay. D’ailleurs lors d’un événement à Ikebukuro, j’ai pu voir de nombreux cosplayers internationaux. Je ne parle pas du tout anglais, mais j’avais l’impression que de part notre intérêt commun pour un anime ou un personnage, nous pourrions devenir amis. Vous n’avez pas besoin de parler la même langue pour crier le nom d’un personnage et dire “Yay!” (Rires). J’ai l’impression que cela va au delà des frontières.”
Une photo de Makoto lors d’un événement de cosplay
Les mots de Makoto nous confirment qu’être passionné et faire du cosplay n’a rien à voir avec là d’où l’on vient. Si on aime les mêmes choses, on a pas forcément besoin de mots pour communiquer. En tous cas, nous avons hâte de voir les performances de Makoto sur une scène internationale à l’avenir !
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Writer
Shiro Sato
Translator
Jessica Iragne